jeudi 18 octobre 2012

Avouer ou non?

Dans le cadre de l'enquête menée par l'USADA sur les pratiques dopantes de Lance Armstrong, plusieurs coureurs encore en activité ont reconnu s'être dopés, entre autres : George Hincapie, Levi Leipheimer, David Zabriskie. On notera là qu'il s'agit d'aveux bien peu spontanés.

Avouer ou pas? Voilà le dilemne auquel sont confrontés les sportifs ayant eu recours à des substances interdites. Une analyse (non exhaustive) des principaux coûts et bénéficies permet de mieux comprendre cette décision.

Les bénéfices de l'aveu :
- sur le plan psychologique, soulager sa conscience : un bénéfice particulièrement fort pour les sportifs dont les valeurs personnelles s'opposaient à leur pratique dopante et aux mensonges que celle-ci impliquait. L'aveu permet alors de mettre fin à ce que les psychologues appellent une "dissonance cognitive".
- sur le plan psychologique toujours : se prémunir du risque que la découverte soit faite par les douanes ou les autorités sportives et donc s'épargner une épreuve sans doute plus difficile encore.
- sur le plan sportif :  réduire la suspension  induite par la mise en évidence par les autorités de la pratique dopante, si toutefois un accord a été négocié au préalable avec les autorités sportives ou de lutte anti-dopage (comme cela est le cas pour plusieurs cyclistes concernés par cette affaire).

Les coûts de l'aveu :
- sur le plan social : une image dégradée auprès du grand public et des proches. Encore que... le fait d'avouer et donc de faire amende honorable génère un certain sentiment d'indulgence, voire d'admiration lorsque l'aveu est totalement spontané.
- sur le plan social : un risque de "mise à l'écart" par les autres sportifs, à la fois ceux qui estiment que la loi du silence a été trahie, et ceux qui s'estiment lésés par la concurrence malhonnête induite par le dopage.
- sur le plan sportif : une suspension, accompagnée parfois d'un licenciement. La remise en cause du palmarès également.
- sur le plan économique : une baisse de revenus liée à la rupture de contrats (de travail, de sponsoring).

Si l'aveu procure des gains sur le plan psychologique, il est risqué sur le plan social, sportif et financier. Voilà pourquoi les aveux spontanés sont rares, et concernent généralement des athlètes dont la carrière est terminée. En effet, pour ces derniers,  les coûts sportifs et financiers sont faibles voire parfois inexistants. A contrario, les gains sur le plan psychologique sont forts, certains ayant  besoin de se réconcilier avec eux-mêmes pour prendre un nouveau départ dans la vie.


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