vendredi 10 janvier 2014

Alors, on vire qui?


Après une série de défaites, il est coutume dans le sport professionnel, de prendre des décisions radicales.
Des têtes doivent tomber! Oui, mais lesquelles? Faut-il se séparer de certains joueurs ou bien virer l'entraîneur? Si on veut redresser la barre, mieux vaut ne pas se tromper, et mettre les bonnes têtes sous la guillotine...

A première vue, ce n'est pas l'entraîneur qui est sur le terrain. Ce n'est donc pas de la faute de l'entraîneur si tel handballeur fait systématiquement le mauvais choix, si tel skieur sort du parcours tous les week-ends, ou si telle équipe de football enchaîne les défaites. Qu'est-ce que le coach a à voir avec des erreurs tactiques, des maladresses techniques ou encore des errances psychologiques?

Oui mais...
Qui a sélectionné les joueurs? Qui les a préparés pour la compétition, parfois depuis des années, tant du point de vue mental, technique, physique que tactique? Qui n'a pas su trouver les mots justes en cours de partie pour changer le cours du match, et a au contraire plombé son équipe par ses choix? L'ENTRAINEUR. Virons-le !


Oui mais....
Qui a confié les clés de l'équipe à  l'entraîneur? Qui a défini son rôle, lui a confié des missions, l'a managé au quotidien, a contribué à faire de lui, au final, un entraîneur en difficulté? LE PRESIDENT! Ce serait donc finalement la faute du président de club ou de fédération si, sur le terrain, le handballeur a tiré au lieu de passer, si le slalomeur est parti à la faute et si le footballeur s'est fait expulser. Qu'il s'en aille donc!

Oui mais...
Le président lui même n'est-il pas victime d'un environnement qui a largement déterminé son comportement? Les actionnaires, les sponsors, la conjoncture économique, les supporters, le Ministère... Quelqu'un d'autre, dans le même contexte, aurait-il pu faire mieux?

Alors que faisons-nous? Difficile de virer tout le système!

Plutôt que de trouver un bouc émissaire à chaque défaite, sans doute serait-il plus sage:
- de prendre le temps d'analyser, pour le système concerné, les forces et les faiblesses de chacun des acteurs : direction, entraîneurs, athlètes.
- de ne pas raisonner forcément en termes de sanction, mais d'aider à chacun à se développer, à s'améliorer, et à devenir, au final, un artisan du succès.







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